Le coronavirus, ma chambre et Pascal

Pascal et Coronavirus

Ce confinement, qui nous coupe de nos occupations habituelles, pourrait bien confirmer l’observation de Pascal :

« J’ai dit souvent que tout le malheur des hommes vient d’une seule chose, qui est de ne savoir pas demeurer en repos dans une chambre. » 168

Une personne qui sait « demeurer en repos » dans sa chambre aurait l’opportunité de réfléchir, à l’abri de tous les tracas de la vie, et à sentir, peut-être, comment vont les choses dans son âme. Mais, l’homme n’aime pas faire ça. Donc, son malheur selon Pascal.

Tout ce qui empêche un honnête sondage de l’état de notre âme empêcherait obligatoirement la découverte de l’ennui brumeux et archi-permanent qui se trouve dans ce gouffre. Et qui veux y rendre visite et causer avec les ombres qui y demeurent ? Solution ? Tout faire pour rester occupé et diverti en cherchant désespérément à remplir ce trou sans fond avec toutes les choses et les sensations que nous offre ce monde. La conséquence, et donc le « malheur » dont parle Pascal, est qu’en restant aveugle à notre véritable condition grave, nous ne chercherons pas un remède.

Pascal a encore une chose à nous dire par rapport à comment ce confinement forcé pourrait bien, au lieu de nous ôter notre liberté,  nous ouvrir une porte envers une réalité sans murs, sans entraves, sans limites,…SI nous sommes prêts à laisser entrer dans ce gouffre La Clé. Une simple invitation suffit.

« Qu’est-ce donc que nous crie cette avidité et cette impuissance, sinon qu’il y a eu autrefois dans l’homme un véritable bonheur, dont il ne lui reste maintenant que la marque de la trace toute vide, et qu’il essaie inutilement de remplir de tout ce qui l’environne, recherchant des choses absentes le secours qu’il n’obtient pas des présentes, mais qui en sont toutes incapables, parce que ce gouffre infini ne peut être rempli que par un objet infini et immuable, c’est-à-dire que par Dieu même. » 181

Que cette perte actuelle et temporaire de notre liberté nous serve à un gain transcendent et éternel !

  • Tom Walsh, Mars 2020